Récemment

20 juin 2018 – Conférence “La Lozère, Pays des Sources …”

    Lors de sa dernière rencontre la Société des lettres avait invité les représentants du Conservatoire des espaces naturels de Lozère (CENL). « Les Lozériens savent qu’ils n’ont pas de pétrole, que leur agriculture n’est pas la plus productive, que leur forêt ne peut rivaliser avec la forêt de Tronçais, mais la plupart d’entre-nous sont convaincus qu’au Pays des sources nous ne manquerons jamais d’eau, or il n’en est rien »

    C’est ainsi que Jean-Marc Chevalier, président de la Société des lettres, a ouvert cette conférence. Ensuite Alain Lagrave, président du CENL, a restitué le constat de l’évolution enregistrée ces dernières années et des effets plus que palpables du réchauffement : la progression régulière du climat méditerranéen et ses périodes de sécheresse touchent toujours davantage la Lozère, où l’étiage de nos rivières s’est réduit de près de 50 % en 25 ans.

    Contrairement aux idées reçues la Lozère ne regorge pas de réserves d’eau et n’a qu’une nappe phréatique principale sous l’Aubrac à 300 mètres de profondeur tandis que la Margeride et les Cévennes dépendent presque exclusivement de la pluviométrie sans retenir l’eau, et que les causses n’ont qu’un réseau d’eau souterrain. Malgré ses nombreuses têtes de bassin la Lozère peut manquer d’eau et l’agriculture par endroits, est déjà confrontée à cette situation.

    Le Conservatoire des espaces naturels de Lozère s’efforce de sensibiliser à la protections des zones humides. Son animatrice Anne Rémond a présenté à l’assistance un exposé très documenté sur l’intérêt qu’il y a à préserver sagnes, narces et tourbières qui ont une vocation naturelle à retenir l’eau et contribuent par là-même à préserver des écosystèmes précieux. Alexis Amarger, l’agriculteur raisonné et réfléchi d’Arzenc-de-Randon a fait part de ses constats et expériences, convaincu depuis longtemps de l’intérêt à savoir utiliser, notamment pour l’élevage, ces zones longtemps mal considérées, parfois même dénigrées, voire frappées de malédictions.

    La Lozère, réceptacle privilégié de précipitations, offre généreusement son eau aux grands bassins fluviaux français mais n’en retient qu’une très faible quantité, et n’est pas à l’abri, contrairement aux idées reçues, de manquer d’eau. Nos zones humides méritent plus d’attention et de soin ; et le drainage encore encouragé il y a quelques années n’est plus désormais la solution retenue.

    Un débat de qualité, animé par Dominique Coujard, administrateur de la Société, s’est ensuite établi entre l’assistance et les trois intervenants.

Vous aimerez peut-être également