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13 novembre 2018 – Conférence : “Les formations sanitaires en Lozère durant la 1ère guerre mondiale”

    Dans le cadre des commémorations du centenaire de la fin de la Première guerre mondiale, la Société des lettres s’est associée à l’Amicale philatélique du Gévaudan pour accueillir Jean-Marie Lacour, auteur d’un remarquable travail, fruit de trois années de recherches consacrées aux hôpitaux temporaires lozériens de 1914 à 1919. Ce sujet en général rarement étudié fait ainsi l’objet pour notre département, d’une récente et très riche publication.

   Le conférencier a ainsi exposé devant une assemblée très nombreuse l’organisation des transports, des répartitions, accompagnements et soins portés aux trop nombreux soldats blessés dès septembre 1914. Face à des structures hospitalières des zones de combat dans l’incapacité de répondre au trop grand nombre de blessés, une organisation nationale prit rapidement le relais, mobilisant pour cela les villes de l’arrière, parfois très loin du front.

    C’est avec une infinie précision que Jean- Marie Lacour a décrit l’action lozérienne, très active à plus de 1000 km du front, au sein de la 16e région militaire. Les soldats, issus de différents régiments, étaient alors répartis en douze sites réquisitionnés à cet effet, d’abord à Mende où la plupart d’entre eux arrivaient par trains sanitaires dès le 5 septembre, mais aussi à Marvejols, Saint-Chély, Langogne, Florac, La Canourgue et même l’abbaye de Notre-Dame-des-Neige dont le père abbé se porta volontaire pour accueillir des blessés.

     Dès 1914 la Lozère offre 600 lits bientôt remplis. Au total près de 12000 soldats blessés ou malades ont séjourné en Lozère, loin du front, quelques jours ou quelques mois, le temps d’une convalescence, très rarement d’une réforme, avant de repartir au combat. Certains, morts ici des suites de leurs blessures, sont inhumés au carré militaire du cimetière Séjalan.

     La seule ville de Mende qui comptait alors 7000 habitants, dût mettre à disposition le grand séminaire (actuelle maison diocésaine), le collège public (actuel lycée Chaptal ancien bâtiment) l’école normale de garçons et celle de filles, l’Adoration, tous devenus hôpitaux complémentaires de l’hôpital principal (actuelle résidence Piencourt) où une salle était réservée aux militaires.

    Cette organisation posa d’importants questions d’intendance, d’enseignement, tandis que la ville manquait elle-même de bras et de compétences du fait du grand nombre de Mendois mobilisés. Mais l’entraide et le soutien vinrent de tous côtés, tant laïque que religieux. Les volontaires furent nombreux tandis que la Croix-Rouge organisait des cantines dans les gares pour les trains sanitaires de passage. C’est cet exemple de solidarité qui dura plus de quatre années (les derniers hôpitaux temporaires fermèrent en août 1919) et dont on parle si peu, qui a retenu l’attention d’un public nombreux.

    Pour en savoir plus, il suffit de consulter l’ouvrage de l’auteur édité par l’Amicale philatéliste du Gévaudan : « Les formations sanitaires en Lozère durant la Ire Guerre mondiale ». Un témoignage aussi rare que remarquable.

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