Musique et Histoire ont été réunis par le talent.
C’est à une Première réussie que la Société des lettres avait récemment convié le public à la Maison consulaire autour d’un violoncelle historique dénommé « Le Poilu ».
Réalisé dans les tranchées de la Grande guerre en 1915 par deux menuisiers qui perdraient bientôt la vie au front, cet instrument de fortune, dont le vestige est conservé à la cité de la Musique à La Villette, avait été réalisé pour le violoncelliste Maurice Maréchal, lui aussi mobilisé comme brancardier, et qui après la guerre poursuivra une brillante carrière de concertiste international.
La réplique du Poilu a été cette fois réalisée à Mende, dans la même essence d’épicéa, par le luthier lozérien Rémy Dumas et c’est Anne Tixier, de Barre-des-Cévennes qui en fût ce soir-là l’instrumentiste tandis que Patrick Roy, autre cévenol, faisait lecture du carnet de guerre de Maréchal aujourd’hui publié. Le trio Dumas-Tixier-Roy a remarquablement mis en scène cette restitution dans un décor minimaliste parfaitement adapté aux circonstances historiques.
Un judicieux choix musical accompagnait les textes écrits au front par Maréchal de juillet à novembre 1915. Manière aussi exceptionnelle qu’inattendue pour commémorer la Première guerre mondiale dans son quotidien des tranchées et dont nous célébrons cette année le centenaire.
Cette création a unanimement séduit l’assistance tant l’émotion historique et le talent des créateurs de ce spectacle sans ambition étaient justes. Il serait opportun que ce témoignage historico-musical trouve un prolongement après cette première représentation qui fût un moment de grâce.
Avec cette programmation originale la Société des lettres a su réunir par le talent contemporain à la fois l’art et l’histoire.
