L’histoire de la carte postale illustrée française contée par un expert.
Il y a les collectionneurs du dimanche qui amassent timbres, monnaies ou cartes postales sans connaissances particulières. Il y a les grands collectionneurs avertis qui peuvent élever ces recherches au rang de véritable science.
Michel Desdouits, secrétaire de la Société des lettres, président des Amis du musée, appartient bien à la deuxième catégorie. Celle de ceux qui contribuent ainsi à la préservation et à l’étude d’un intéressant pan des sciences humaines, celui de la correspondance écrite entre les hommes, celui de l’illustration aussi, bientôt celui de la photographie, qui plus tard deviendra touristique.
Ces petits cartons rigides sont nés en Autriche-Hongrie en 1869 avant d’apparaître en France fin 1872 et d’être commercialisés avec un succès immense dès 1873.
D’abord sans image les premières cartes étaient des cartes de jeu qui portaient au dos des textes écrits rapidement qui, livrés directement, ne passaient pas par la poste. La carte se formate bientôt à l’initiative du service public, un côté pour le texte lisible de tous, un côté pour l’adresse et le timbre.
Cette correspondance révolutionnaire peu onéreuse, au texte laconique, porte immédiatement les échanges épistolaires à des volumes exponentiels. Le secteur privé s’en empare, la première carte postale illustrée par le graveur Libonis représente l’inauguration de la tour Eiffel en 1889. Pour leur promotion les peintures Ripolin vont y introduire la couleur.
Le public venu écouter le conférencier pensait peut-être découvrir de multiples cartes postales du XXe siècle. C’eût été envisageable car Michel Desdouits, collectionneur de « presque tout sur la Lozère » depuis quarante-cinq ans, détient une rare collection de 15000 cartes postales exclusivement sur la Lozère. Mais commençant par le début le conférencier a d’abord raconté avec précision la genèse de l’ épopée du petit carton illustré au succès mondial. Car en coulisses il y a les créateurs, les illustrateurs, les imprimeurs, les diffuseurs, les utilisateurs, « écrivains » et destinataires, l’État qui transporte et distribue, et au bout, parfois longtemps après…les collectionneurs de messages devenus historiques et géographiques.
Les nombreux éléments de cette période naissante présentés, français, allemands, autrichiens étaient tous issus de la collection privée du conférencier, autant dire des révélations.
Si Michel Desdouits a couvert la fin du XIXe siècle, il a d’ores et déjà annoncé que l’âge d’or de la carte postale illustrée qui fait entrer, la première, l’image dans la communication, se situe avant la guerre de 14-18. Plus tard la carte postale deviendra identitaire des régions. On fêtera ses 150 ans en 2022.
D’ici là nous retrouverons plusieurs fois Michel Desdouits qui achèvera ce cycle par la Lozère et sa précieuse collection.
