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23 mai 2019 – Les derniers jours du maquis Bir-Hakeim en Lozère

75 ans après …

 Le jeune et téméraire maquis Bir-Hakeim défait en Lozère dix jours avant le Débarquement

      Dans le cadre de la commémoration des 75 ans de la chute du maquis Bir-Hakeim (28-29 mai 1944), la Société des lettres avait invité Olivier Bertrand, longtemps journaliste à Libération, auteur d’un récent ouvrage  Les Imprudents , aux éditions du Seuil, qui fera sans doute bientôt référence sur le sujet. C’est en tout cas l’avis du vice-amiral Brusson, âgé de 18 ans en 1944, membre de ce jeune maquis (constitué en 1943 dans les milieux universitaires toulousains), venu tout exprès de Paris malgré son âge (93 ans) pour accompagner l’auteur dans sa présentation.
Investigateur rigoureux Olivier Bertrand a refait l’intégralité de l’itinéraire de ce maquis, place après place, cache après cache, qui a marqué une bonne part de l’Occitanie : l’Aveyron, les Pyrénées, l’Hérault, le Gard, l’Ardèche aussi, et enfin la Lozère, d’abord à Sainte-Etienne-Vallée-Française puis Meyrueis et la Parade. Il a rencontré les derniers survivants,  recueilli les derniers témoignages.
Composé de près de 80 hommes, aristocrates, étudiants, ouvriers, tous jeunes patriotes galvanisés par leur chef et fondateur Jean Capel, courageux et flamboyants, surarmés grâce à des coups d’éclats de pillage de matériel, parfois provocateurs et imprudents, n’hésitant pas à affronter l’ennemi, le maquis Bir-Hakeim est mal connu des Lozériens. Et pour cause, ce n’est pas un maquis local et ses faits d’armes, avant la chute de La Parade, se sont déroulés ailleurs dans la région. Ils n’en sont pas moins des héros. Trente-trois dont leurs chefs, sont tombés le 28 mai sous les balles allemandes à La Parade. Vingt-sept autres, à qui l’occupant avait promis la vie sauve, ont été torturés à Mende avant d’être fusillés à la Tourette le 29 mai. Trois monuments commémoratifs  lozériens rappellent ce terrible épisode des derniers jours de la Résistance, celui de La Parade, œuvre de l’architecte et résistant Jean Lyonnais, celui de la Tourette, sur la commune de Badaroux, et depuis 2017, celui de l’allée Piencourt, à Mende, initiative privée, création artistique de Marie-Odile Clavel des vingt-sept silhouettes nominatives, et réalisée par le sculpteur Jo Pillet.

     Au fil de son travail de recherches Olivier Bertrand a mené une enquête minutieuse aboutissant même à l’identification, 75 ans plus tard, d’un de ces jeunes maquisards tombé en héros, mais jusque là dans l’anonymat, lors de l’attaque du hameau des Crottes en Ardèche, lieu avec lequel l’auteur a des attaches particulières qui sont sans doute à l’origine de cet ouvrage. Quant à l’amiral Brusson dont la mémoire est intacte, répondant aux questions de la très nombreuse assistance de la Maison consulaire, il a entre autre relaté comment il avait, avec l’accord de ses parents découvrant son engagement dans la Résistance, transformé leur chambre en bloc opératoire de fortune pour extraire les balles des blessés…L’un d’entre eux serait un jour chirurgien.

Olivier Bertrand a su restituer sans parti-pris l’épopée de ce maquis hors normes et a dédicacé un grand nombre de son ouvrage qui fera date dans l’histoire de la résistance en Lozère.

 

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