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10 juillet 2018 – Sortie “La fontaine de Burle, entre patrimoine et paysage” avec Alexeï Laurent

    Dans le prolongement de sa dernière conférence de printemps consacrée aux ressources en eau de la Lozère et à la nécessité de protéger les zones humides, la dernière conférence de la société savante lozérienne s’est déroulée à Sainte-Enimie car le sujet était en-effet l’emblématique fontaine de Burle autour de laquelle est né d’abord le monastère puis le bourg qui porte le nom de la princesse mérovingienne qui trouva dans cette eau la guérison au début du VIIe siècle. Mais le propos n’était pas l’histoire, il était architectural et paysager.

   C’est Alexeï Laurent, géographe, maître en ethnologie, fondateur du groupe ABRI (Architecture, bâti rural et inventaires) établi à Prades depuis près de 10 ans, qui présenta à une assemblée importante venue en car de Mende, mais aussi de Sainte-Enimie et d’ailleurs, le fruit d’une étude de deux années pour la commune de Sainte-Enimie, consacrée à l’évolution du micro-paysage de l’environnement de la fontaine de Burle au cours des deux derniers siècles soit depuis 1820.

    En-effet même un site aussi immuable depuis sans doute des millénaires, ex-urgence d’eau souterraine caussenarde au vert émeraude peut-être éternel qui rejoint après quelques centaines de mètres seulement le lit du Tarn en amont du pont, même un site aussi ancien et naturel, change régulièrement d’aspect avec le temps et l’action de l’homme. Sur seulement deux siècle la physionomie de Burle a été considérablement modifiée et ce sont ces modifications successives qu’a étudié Alexeï Laurent, comme il le fait régulièrement dans le cadre de ses missions pour les collectivités rurales du sud de la France souhaitant étudier leur patrimoine ou bien pour l’Inventaire général. L’évolution du site sur deux siècle a nécessite le dépouillement de nombreuses archives qui racontent Sainte-Enimie, ses acteurs économiques, ses familles, ses propriétaires, son activité, ses meuniers et leur concurrence, la gestion de l’eau, du bâti, le début du tourisme, des premiers hôtels, des aménagements publics, de la Poste à la mairie… On prend vite conscience que l’étude de seulement quelques centaines de mètres sur deux siècles révèle toute une mutation permanente sans cesse en mouvement.

    Ce travail a été présenté récemment au Mucem à Marseille et l’étude qui figure dans le numéro 45 de l’organe de diffusion de la Société des lettres qui vient de paraître (Revue du Gévaudan, juillet 2018), fait également l’objet d’un tiré à part de grand intérêt.

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