La dernière réunion de la Société des Lettres a eu lieu le mardi 8 avril dans notre salle habituelle de la Maison consulaire – 2, rue Henri Rivière à Mende.
Jean-David Moreau, docteur en paléontologie au laboratoire GEOPS (Université Paris-Saclay) nous a présenté :
« Ambre, crustacés, ossements de crocodiles et végétaux du Bathonien (-168 millions d’années) de Castelbouc »
– Une fenêtre ouverte sur les écosystèmes à dinosaures géants –
Depuis près d’un siècle, la région des Grands Causses est connue des paléontologues pour livrer d’abondantes empreintes de pas de dinosaures, témoins des écosystèmes disparus d’âge jurassique
(-200 à -145 millions d’années).
Des traces fossiles, jusque-là inconnues dans ce secteur, avaient été découvertes en 2015 dans les dépôts bathoniens (-168 millions d’années) de la grotte de Castelbouc, à environ 500 m sous la surface du Causse Méjean (Lozère).
La nouvelle de cette découverte, fit rapidement le tour du monde et suscita la stupéfaction de la communauté scientifique. Les empreintes de pas atteignent des dimensions exceptionnelles, mesurant jusqu’à 1,3 m de diamètre. Elles ont été laissées par des dinosaures quadrupèdes et herbivores appelés sauropodes. Plus précisément, probablement des Titanosauriformes dont la longueur dépassait 30 mètres et le poids atteignait 50 tonnes.
À l’échelle mondiale comme à l’échelle régionale, la communauté scientifique ne dispose que de très peu d’informations sur le milieu de vie de ces animaux. Plusieurs questions restaient donc en suspens : à quoi ressemblait la Lozère il y a 168 millions d’années ? Dans quel environnement vivaient ces dinosaures ? Avec quels autres animaux et quelles flores partageaient-ils leur écosystème ?
Pour répondre à ces questions et dans le but de trouver de nouveaux fossiles, de 2018 à 2024, les paléontologues ont multiplié les prospections dans la grotte de Castelbouc. La richesse fossilifère (ambre, crustacés, ossements de crocodiles, plantes fossiles…) de certains niveaux s’avère exceptionnelle. Grâce à cette découverte, une fenêtre s’ouvre sur les paléoenvironnements littoraux du Jurassique Moyen…
Tel était le thème de sa brillante conférence suivie par un public nombreux et particulièrement attentif.



