- Comme il est de tradition, pendant la saison estivale, la Société des Lettres s’était décentralisée pour cette conférence.
Le mardi 13 août elle était au temple se Vébron pour écouter Olivier Poujol, historien des Cévennes, évoquer le destin de François de Pelet, Gentilhomme fortuné, qui appartenait à la meilleure noblesse protestante des Cévennes.
Il vivait sur ses terres dont il tirait des revenus confortables et, à la révocation de l’Édit de Nantes, il refuse de quitter le royaume ne pouvant renoncer à ses biens.
Monsieur de Salgas est officiellement un nouveau converti, arrangement insupportable pour son épouse Lucrèce de Salgas qui l’abandonne ainsi que ses enfants pour gagner Genève.
Mais il est rattrapé par la guerre des Cévennes.
Le 11 février 1703, le chef camisard Henry Castanet, le contraint à assister à un culte célébré à Vébron, ce qui le compromet définitivement auprès du maréchal de Montrevel et de l’intendant Basville.
Arrêté en mai, interrogé par Basville en personne au fort de Saint-Hippolyte, confronté à des témoignages plus ou moins fabriqués, il est condamné aux galères à vie en juin.
François de Pelet ne sera libéré qu’après la mort de Louis XIV sur l’intervention de Madame, mère du Régent.
Il gagne Genève, retrouve pour quelques mois sa femme et leur fils Pierre et meurt dans cette cité en août 1717.
Les 12 ans d’épreuve, vécues surtout à Marseille, ont affermi sa foi et changé l’homme.
Les lettres adressées des galères à sa femme, à de secourables amis, sont celles d’un témoin de l’évangile, d’un opiniâtre qui ne céda jamais, d’un résistant.
C’est à Vébron, à proximité du château de Salgas, qu’Olivier Poujol, historien et conteur, lauréat en 2016 du Prix Degas de la Société des Lettres, a fait connaître l’histoire de cet homme et de sa famille à un public attentif qui remplissait le temple en totalité.
Une belle soirée à l’abri d’un puissant orage.