C’est dans notre salle habituelle de la Maison consulaire que Jean-Paul Mazot nous a fait découvrir Nicolaï Greschny (1912-1985), artiste iconiste d’origine russe, né à Tallinn, méconnu dans notre département bien qu’il ait produit dans le sud de la France plus de 100 fresques.
Le conférencier a mis en lumière cet artiste aux multiples talents et pétri de culture orthodoxe qui puisa son inspiration directement dans la Bible et l’Évangile.
Avant de s’attarder sur son œuvre, le conférencier a cerné la personnalité de cet homme que les évènements de l’époque n’épargnèrent guère : obligé de quitter avec ses parents son Estonie natale suite à la révolution d’Octobre, il mena une vie de fugitif à travers l’Europe, avant de gagner la France, d’être interné au camp de rétention de Saint-Cyprien puis de s’engager dans la résistance.
Ce n’est qu’à l’orée des années 50 qu’il s’est fixé près d’Albi, à La Maurinié, un hameau déniché dans la vallée du Tarn. De ce havre de paix, il développa son œuvre picturale.
Greschny aborde alors une période fructueuse de créations artistiques multipliant les chantiers, surtout dans le Midi de la France : nombre d’églises, souvent de campagne, qu’il couvre de fresques néo- byzantines…
Jean-Paul Mazot a étayé son propos en s’appuyant, images à l’appui, sur les fresques murales d’édifices religieux sis dans trois départements : l’église Saint-Victor à Saint-Victor-et-Malvieu, en Aveyron, l’église Sainte-Anne, à Châtel-Guyon, dans le Puy-de-Dôme, enfin la chapelle de La Maurinié, dans le Tarn.
Il a émaillé sa démonstration de références puisées dans d’autres lieux de culte notamment dans la chapelle des Frères du Sacré-Cœur, à Chirac, unique fresque que Nicolaï Greschny réalisa en Lozère.
Une conférence très intéressante et parfaitement documentée à l’mage de toutes celles que nous donne Jean-Paul Mazot.
