Le 25 juillet l’amphithéâtre de la mairie de Châteauneuf-de-Randon était tout juste assez grand pour contenir l’assistance, curieuse d’assister et de participer à la conférence au titre surprenant, donnée par Gilbert Delor, natif de Lozère, professeur agrégé d’histoire musicale et docteur en histoire de la musique et musicologie,
Son sujet : Tom Johnson compositeur contemporain qui a utilisé les mathématiques pour composer. Il n’est pas le seul dans ce cas, mais la façon extrêmement simple et radicale dont il l’a fait, a produit des résultats troublants, insolites, voire parfois humoristiques.
Dans sa musique on a l’impression, véritablement, d’entendre des mathématiques.
La conférence de Gilbert Delor a permis d’entrer de plain-pied dans la démarche de Tom Johnson à travers quelques exemples caractéristiques : Mélodies infinies, Dragons in A, Les Vaches de Narayana, Le Catalogue des accords, autant d’œuvres qui, tout en manifestant de façon très rigoureuse la présence de principes rationnels guidant l’agencement des notes, chantent et dansent aussi bien que beaucoup d’autres musiques.
Les participants s’en sont rendu compte notamment par la pratique, car le public a été invité par moments à compter, chanter ou battre le rythme.
Gilbert Delor a expliqué que l’attitude de Tom Johnson avait d’abord été malicieuse, provocatrice, puisqu’il s’agissait de faire comme si musique et mathématiques étaient une seule et même chose. Cependant, avec le temps, le compositeur s’est éloigné de ce point de départ ludique, allant vers une fascination grandissante pour des formes mathématiques qui, en leur perfection formelle absolue, semblent susceptibles de transporter l’œuvre humaine vers quelque chose qui la dépasse.
Gilbert Delor, ancien enseignant et auteur de nombreuses publications, a su captiver son auditoire sur un sujet à priori déroutant pour la plupart.
