Le lundi 22 mai, Pierre-Louis Vacquier, horloger titulaire d’un brevet des Métiers d’Art et historien, a donné, avec brio, sa conférence à Mende, Espace Jean Jaurès “ Histoire de la mesure du temps en Lozère – XVIIIe-XXe siècles“
L’horlogerie au XIXe siècle connaît un grand développement. Les horloges comtoises, devenues relativement bon-marché, se multiplient dans les ménages.
Leur arrivée est accompagnée de changements sociaux d’importance avec la nécessité d’une heure harmonisée pour l’ensemble du territoire Français.
La mesure du temps devient un impératif, d’abord pour l’organisation des réseaux des postes, puis des chemins de fer, mais aussi de la vie quotidienne des campagnes.
Les villages, même modestes, cherchent alors à posséder une horloge d’édifice pour régler la vie de leurs administrés : « Arriver à l’heure au marché » devient un impératif pour la proto-industrie lozérienne exportatrice de serges et de cadis.
Ce sont pour partie les fabricants des horloges et les professionnels les commercialisant qui provoquent ce basculement de la société.
Les Jurassiens de la région de Morez utilisent leurs réseaux familiaux pour écouler le produit de leur établissage.
En Lozère, ce sont eux qui, les premiers, s’installent comme horlogers bien que des formes plus anciennes du métier y existent déjà.
Par la suite, les familles implantées dans le commerce ou d’autres lignées de Lozériens vont s’investir dans la mise en place du marché de l’horlogerie, des Cévennes à l’Aubrac.
La boutique de l’horloger est dès lors, non un lieu de fabrication artisanale, mais de vente et de réparation de produits manufacturés jusqu’à l’arrivée des bazars et des grands magasins dans la ruralité lozérienne.
En bon pédagogue, quoique jeune professeur, Pierre-Louis Vacquier a réussi à capter l’attention du public qui a posé de nombreuses questions sur le sujet traité qui a éveillé des souvenirs chez les plus anciens.
