Récemment

6 mars 2018 – Conférence : “Savoir et Croyance: que dit la science” par Muriel GUEDJ

conf mars 2018

6 mars 2018 conférence “Savoir et croyance que dit la science ?”

    Savoirs et croyances, que dit la science ? Tel était l’intitulé de la dernière conférence de la Société des lettres qui s’est récemment tenue à la Maison consulaire à Mende, et dont l’intervenante, docteur en épistémologie, n’était autre que la vice-présidente de l’Université de Montpellier, Muriel Guedj, dont les attaches lozériennes sont bien connues.

    A deux jours du 8 mars, devant un auditoire nombreux et attentif, une femme à la tribune, cela ne manquait pas d’à-propos.

    Au fil d’un exposé précis et argumenté, riche en références scientifiques et philosophiques, la jeune mais très chevronnée maîtresse de conférence a démontré à quel point le poids des croyances de chacun, quel que soit son niveau d’éducation et son degré de culture, pèse dans notre capacité à accepter parfois une vérité scientifique.

    La conférencière, par différents exemples,  a montré qu’il ne suffit pas qu’un résultat, fruit d’une expérimentation rigoureuse, transposé en langage mathématique par l’établissement d’une formule qui ne laisse pas de place au doute, soit avéré pour convaincre un individu ou même une population. Chacun a naturellement tendance à entendre, à comprendre, ce à quoi il croit déjà, il croit d’abord, ce qu’il a envie d’entendre, restant alors sourd à des arguments pourtant factuels.

    Notre société contemporaine, livrée aux nouveaux canaux de la communication numérique, favorise  la diffusion à grande vitesse d’informations toujours plus nombreuses et parmi elles les plus douteuses, parfois même dangereuses. Ces dernières, de manière orchestrée, orientent, font naître et entretiennent des prêts à  penser erronés. L’information fausse ou biaisée peut trouver autant d’écho que la vérité philosophique. Les théories du complot et autres thèses créationnistes de différents types font leur miel  dans ce nouvel univers au point même de mettre en difficulté les enseignants eux-mêmes qui ne disposent pas de tous les moyens légitimes pour faire entendre la voix de la vérité et de la raison.

    Nous savons depuis longtemps et par expérience qu’il ne suffit pas de détenir avec conviction une vérité pour être entendu, l’histoire est truffée d’exemples, mais aujourd’hui les fausses nouvelles galopent encore plus vite qu’avant. C’est là un véritable enjeu de société.

    Le contenu de cet exposé de grande qualité sera publié dans le N°46 de la Revue de la Société des lettres, sciences et arts de la Lozère.

Vous aimerez peut-être également